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Feux de forêt : un drone girondin veille sur la forêt des Landes

Dans les Landes, la lutte contre les feux de forêt s'est trouvée un nouvel allié : un petit aéronef sans pilote. Une technologie développée par Fly-n-Sense à Mérignac

Les drones entrent dans la lutte contre les feux de forêt. Un petit aéronef sans pilote, développé à Mérignac, a pour mission de surveiller les Landes de Gascogne (photo N. Le Lièvre/SudOuest)

Le temps des gardes perchées au-dessus des pins de la forêt des Landes de Gascogne, tout en haut des tours de guet, est décidément loin derrière celui dans lequel évoluent désormais les pompiers du Service départemental d'incendie et de secours (Sdis) des Landes. Alors que le territoire avait déjà fait un immense pas vers le futur en adoptant il y a cinq ans le système de vidéosurveillance du massif Prodalis, voilà qu'il entre dans une nouvelle ère de l'assistance électronique pour sa lutte contre les feux de forêt, via l'utilisation de drones.

L'aéronef sans pilote Scancopter x4 STaFF, pour Système de drone tactique feux de forêt, a effectué son premier vol officiel en tant que soldat du Sdis 40, vendredi, au-dessus d'un feu volontaire déclenché sur le site du polygone d'essai du camp militaire de Captieux.

Made in Mérignac

Suivant l'application de protection civile offerte à cet aéronef sans pilote par la société spécialisée de Mérignac (33), Fly-n-sense, deux survols aériens sont en fait nécessaires pour renseigner au mieux les officiers restés au sol. De manière simplifiée, la retranscription en direct du premier passage permet d'avoir un premier regard sur le feu. Le second survol affine suffisamment les choses pour pouvoir cartographier avec une précision maximale les contours de feu.

De nombreux avantages

L'appareil est d'abord très rapide (entre 3 et 5 m/sec). Il est aussi très léger (moins de 2 kilos), et donc très facilement transportable. Il peut s'élever à 2 000 mètres mais dès 150 mètres l'angle de la caméra embarquée couvre déjà 9 hectares. Il permet donc de faire des tours d'horizon à 360 degrés au-dessus des feux. Mais surtout il est capable de traverser un feu, ce que ne peuvent pas faire les hélicoptères avec leurs turbines.

Quelques inconvénients peuvent être trouvés dans son autonomie (quinze minutes seulement) ou dans ses performances moindres en cas de conditions météorologiques défavorables. Le retour vidéo est idéal si la vitesse des vents ne dépasse pas les 15 km/h mais l'appareil devient presque impossible à piloter au-dessus de 60 km/h.

Deux drones, trois hommes

Au-delà de ces considérations techniques, il faut retenir que ce nouvel outil mis à disposition grâce à un partenariat étroit avec le Conseil régional (lire par ailleurs) permet d'amener aux pompiers landais toutes les informations qui doivent leur permettre de prendre la bonne décision et de définir la stratégie à mettre en œuvre pour combattre le feu.

Formé et autonome, avec une station sol, deux PC vidéos, deux drones et trois hommes déjà en mesure d'intervenir, le Sdis 40 assure en tout cas qu'il est prêt à partir au combat avec sa nouvelle arme dès aujourd'hui.

À condition bien sûr de pouvoir compter sur la présence d'au moins deux des trois seuls soldats formés pour l'instant. D'autres suivront.